Né en 1933 à
Aït Mendès en Kabylie, le petit Akli qui n’a pas connu les bancs de l’école se
retrouve dès l’âge de 12 ans à Alger où, comme de nombreux enfants de son âge,
il vit de petits métiers. Au moment de l’armistice en 1945, il est arrêté et
séjourne plusieurs mois en Maison de redressement. Il embarque en 1952 pour la
France, vit de petits emplois, s’initie à la mandoline et doit retourner en
Algérie pour effectuer son service militaire en 54.
Deux ans
plus tard, le voilà à nouveau en France où il se fait embaucher chez Citroën,
consacre le reste de son temps à la musique et fera la rencontre du compositeur
et chef d’orchestre Amraoui Missoum qui l’encourage. Suspecté de collecter des
fonds pour le FLN, il fait deux séjours en prison. C’est durant l’un de ces
séjours en 59 qu’il compose Yal Menfi (Le Banni) et Ya Moujarrab, deux sésames
écrits en arabe populaire qui lui valent la reconnaissance de ses pairs et lui
ouvrent la voie du succès. Deux titres qui figureront au catalogue des
"Scopitones", ces fameux juke-box qui diffusaient l’ancêtre des vidéo
clips dans les cafés maghrébins de Paris, Lyon ou Marseille.
D’autres
grands succès jalonneront sa carrière dont on peut citer Inas i mlaayun Taos
(1959), Thamurthiw (Mon pays) qu’il compose en 1962, Jahagh bezzef dhameziane
(Je me suis exilé trop jeune), Zrigh ezzine di Michelet (j’ai rencontré la
beauté à Michelet), El Fraq bezzaf youar (La séparation est trop dure), Aminigh
awal fahmith (Je voudrais que tu comprennes) ou encore Yedja yemas (Il a laissé
sa mère).
Après une
longue éclipse, Akli Yahiatene réapparaissait en janvier 2002 au Festival Sons
d’hiver de Vitry-sur-Seine, lors d’une soirée baptisée "Tontons du
bled", aux côtés de Kamel Hamadi, feu Salah Saadaoui, Sghir Boutaïba, Amar
El Achab et Louiza. En septembre 2003 ensuite, sous la direction du compositeur
et chef d’orchestre Kamel Hamadi, Akli Yahiatene était en Algérie, où ils ne
s’étaient plus produit depuis des lustres, pour une courte tournée en compagnie
de Meriem Abed, Rachid Mesbahi et Thoraya. En novembre 2003, dans le cadre du
festival "L’Algérie des musiques" à l’Institut du Monde Arabe à
Paris, il est sollicité pour rendre hommage à Cheikh El Hasnaoui et Slimane
Azem en interprétant des chansons de leurs répertoires. En mars 2004, lors des soirées
"L’An Kabyle", c’était au tour de la MC 93 de Bobigny de l’inviter
pour un concert avec Chérifa et Karima, accompagnés par un orchestre dirigé par
Kamel Hamadi.
La reprise
ou l’adaptation de "El Menfi" (Le Banni) et de "Ay-Axxam"
(La Maison), respectivement par Rachid Taha (albums Diwân 1998 / 1, 2, 3
Soleils Live 2001 / Rachid Taha Live 2001) et le groupe ibérique Radio Tarifa
("La Tarara", album Temporal 1996), témoignent si besoin est du
rayonnement d’Akli Yahiatene qui compte parmi les têtes d’affiche encore en
activité de la chanson algérienne de l’émigration.
Source :Karim
Kherbouche
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